FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/09/2010 |
Rayon | Santé publique |
Collection | À la croisée des regards |
ISBN | 978-2-84874-149-9 |
Format | 160x240 mm |
Nbre de page | 362 pages |
L’ étude du corps humain n’échappe pas à cet affligeant constat d’une spécialisation des savoirs et des discours. L’ensemble des études consacrées au corps ressemble à une tour de Babel d’un nouveau genre, dans laquelle les hommes, tout en parlant la même langue, ne se comprennent plus. Paradoxe absolu que de voir chaque discipline des sciences humaines et sociales et des sciences dures se pré occuper de sujets communs sans pour autant comprendre le voisin… Car pour se comprendre il ne suffit pas de se parler, il faut, aussi, s’écouter. Le pari de regrouper et croiser ces différents regards, de manière transdisciplinaire, est peut-être risqué puisqu’il ne correspond pas à l’académisme ambiant, mais il nous semble essentiel et vivifiant. C’est là le champ véritable de la disputatio. Quel sujet plus rassembleur que celui du corps, quel sujet plus cacophonique aussi ?
Après avoir pris pour sujet inaugural, l’année dernière, le visage, nous avons choisi le genre pour thème de ces deuxièmes assises.
Le genre fait partie de ces sujets « tabous » que l’on préfère taire bien souvent dans nos sociétés « normatives » et « normées » de crainte de déranger l’ordre établi. Il nous apparaissait important, en tant que médecin et juristes, de sortir ce sujet de l’ombre afin de lui donner une reconnaissance, ne pouvant tolérer que certains humains restent dans le déni ou soient déconsidérés dans notre société.
Le thème du genre est passionnant, mais aussi passionnel tant il touche à nos fondamentaux, source de conviction, mais aussi de dou leur potentielle pour toutes celles et ceux qui le vivent de près… Aussi avons-nous voulu placer ces journées de réflexion sous l’égide de deux notions essentielles pour nous, celle de tolérance et celle de respect. Nous voudrions faire nôtre cette phrase du philosophe Paul Ricoeur à qui l’on demandait ce qu’était pour lui la tolérance. Il répondait : Pour moi la tolérance n’est pas une concession que je fais à l’autre, elle est la reconnaissance de principe qu’une partie de la vérité m’échappe… Retrouver la place de l’humain dans une réflexion sur le corps, réfléchir à une éthique du corps, c’est là tout l’objectif des assises et par là-même de ce deuxième ouvrage.