FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/10/2010 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l′hôpital
numéro 88, octobre 2010
La fin ne justifie pas les moyens
Souvent on entend cet adage : « Qui veut la fin, veut les moyens. » Heureusement, les grands moralistes, depuis la nuit des temps – Moïse en fut l’un des tout premiers qui nous soit parvenu – ont toujours refusé cette idée : non, la fin ne justifie pas les moyens. Ainsi a-t-on rejeté la torture et tout acte contraire à la dignité de la personne. Au nom du progrès scientifique et médical, entre autres, on ne peut justifier au nom d’un hypothétique avantage des manipulations génétiques contraires à l’intégrité de l’être. En politique, où semble-t-il on atteint le sommet des horreurs, les rumeurs colportées par les plumitifs sans foi ni loi sont exploitées à satiété par les mêmes qui devraient leur tordre le cou. Parler de morale, c’est, bien sûr, la pratiquer soi-même. C’est vrai qu’une information vérifiée avant d’être transmise, ce n’est pas très vendable, et il vaut mieux Le Monde de Beuve-Mery que celui de ses plus en plus pâles successeurs. En médecine, le « scoop » est peut-être séduisant car il rend célèbre aux yeux du grand public, mais il est souvent contraire à la règle morale qui est de vérifier si cela a une répercussion positive sur la santé des patients avant de rendre publique cette découverte. Il ne faut pas se leurrer d’illusions : la célébrité d’un jour n’est guère profitable ; elle est même souvent le signe avant-coureur d’un oubli, si ce n’est d’un mépris. Alors il faut choisir, ne jamais oublier que la fin ne peut justifier les moyens. On ne peut être célèbre en médecine ou ailleurs en jouant avec la vérité.