FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/12/2009 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l′hôpital
numéro 83, décembre 2009
La fuite en avant
Deux rapports du Sénat sonnent l'alarme sur l'état des finances publiques en France. L'un, celui du sénateur Alain Vasselle, intitulé Finances sociales : arrêter le péril (cf. document Sénat, n° 544, juillet 2009). Ce document rappelle que les projets contenus dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 ont été balayés par la crise économique mondiale qui n'a pas manqué de frapper la France ; le déficit de l'assurance maladie, qui était de 11,6 milliards d'euros en 2004, avait été ramené à 4,4milliards d'euros en 2008, mais, hélas, il sera d'environ 12milliards d'euros en 2009 et très probablement 20milliards d'euros en 2010 ! L'ensemble des régimes de la Sécurité sociale présentera un déficit de 20 milliards d'euros en 2009 et plus de 30 milliards en 2010 ! L'autre document, signé du sénateur Philippe Marini, rapporteur général de la Commission des finances de la Haute Assemblée (document Sénat, n° 549, 8 juillet 2009), est titré La France en état d'apesanteur financière. Selon Philippe Marini, sur le fondement d'une dette égale à 80 % du PIB en 2009 et d'un écart de 1,5 point entre le taux d'intérêt et le taux de croissance, un creusement de déficit financier de 0,1 point (lié au vieillissement de la population par exemple) par an, conduirait à un niveau d'endettement de 100 % du PIB en 2018 ! Le service de la dette atteindrait 4 % du PIB (soit presque autant que la totalité des dépenses hospitalières en France) et absorberait l'équivalent du produit de la TVA, soit 20 % des prélèvements obligatoires. L'heure n'est-elle pas grave ? Aucun responsable, à quelque niveau soit-il, ne peut ignorer ces dérapages continus des dépenses publiques. Certains diront que l'on ne peut pas faire autrement car la crise exige un soutien accru de l'économie par la « planche à billets ». C'est faire un pari sur une sortie de crise rapide et vertueuse. Passons sur la rapidité ; personne ne peut prédire l'avenir. Par contre, on peut revenir à la vertu. Celle-ci n'est pas dans l'air du temps et cela depuis plus de trente ans, puisque depuis le début des années 1970 jamais le budget de l'État ne fut équilibré et seulement deux ou trois fois les comptes de la Sécurité sociale se présentèrent en léger excédent. La vertu est le socle de la République ; elle suppose que chaque citoyen mette du sien pour préserver le bien public. La crise des finances publiques est illustrative de l'égoïsme de chacun qui se cache derrière un corporatisme néfaste à l'intérêt général. Cela est si vrai dans nos hôpitaux Que faire ? Le salut est dans la volonté de chacun avant de congruer dans le collectif. Chacun est-il prêt à abandonner une part de ses revenus, en commençant par ceux qui sont les plus élevés ?