FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/10/2008 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l′hôpital
numéro 76, octobre 2008
La preuve par Carhaix
Enfin, la proximité commence à être reconnue par les tribunaux de l'ordre administratif français. Le jugement du tribunal administratif de Rennes, relatif à la censure d'une décision de l'ARH Bretagne concernant la fermeture de la maternité et de la chirurgie du centre hospitalier de Carhaix, marque un tournant dans l'appréhension des problèmes sanitaires de proximité. Enfin, les tenants de la concentration à tous crins subissent un échec. Venant tous de la technostructure administrativo- médicale, ils ont leur première déconvenue. Ici, contre vents et marées,nous avons toujours défendu le service public hospitalier,y compris dans sa proximité, pour ne pas nous réjouir de ce jugement des magistrats du tribunal administratif de Rennes.Certes,cette victoire est précaire car les maux, qui ont donné corps à l'idée fallacieuse de la faillite des hôpitaux de proximité, sont toujours là : le numerus clausus des étudiants en médecine qui organise la pénurie ; le raisonnement scientiste qui veut que l'économie hospitalière s'apparente à l'économie industrielle; le groupe technocratique aux commandes des postes de l'exécutif sanitaire; l'hyper-centralisation des décisions de la politique sanitaire. Que chacun prenne garde : on ne se jouera pas longtemps des réalités, celles des besoins des populations démunies des banlieues et des territoires ruraux. L'intérêt général doit revenir aux principes du service public : permanence, universalité, adaptabilité, proximité, continuité.On comprend aisément - y compris au fin fond de l'Ariège - que les greffes de coeur ne peuvent être réalisées à Pamiers ; mais on ne comprendrait pas que les Ariégeois ne puissent, à quinze minutes de leur lieux de vie,bénéficier des gestes élémentaires des soins et de l'accouchement. L'hôpital ne concourt pas pour le plus bel ensemble monumental d'une grande cité. Il est là,près des lieux de vie,pour la sécurité immédiate et la sérénité des populations aussi peu riches soient-elles.