FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/08/2008 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l'hôpital
numéro 75, août 2008
Les CHU s'enfoncent dans le rouge!...*
Que dire de cette faillite annoncée sans les apports complémentaires des caisses de Sécurité sociale qui ne peuvent pourtant pas dépenser des sommes qu'elles n'ont pas ? Le déficit des 31 CHR (dont 29 CHU) serait passé de 24 millions d'euros en 2005, à 367 millions d'euros en 2007. Les plans d'investissement de ces mastodontes hospitaliers sont à la baisse,mais, pour l'heure, on ne parle pas de cure d'amaigrissement. Au lieu de s'interroger sur le niveau de leurs dépenses, les responsables de ces CHU considèrent que c'est le financement à la tarification qui est mal adapté à leur situation. Pourtant, c'est la conférence de leurs directeurs généraux qui demandait la T2A dès le début des années 2000, et c'est encore les CHU qui émargent plus que proportionnellement à leur poids dans les crédits MIGAC, et c'est pour eux que furent créées les fameuses missions d'enseignement et de recherche. Les dépenses administratives des CHU sont bien au-delà des 3 % des frais administratifs de toutes les grandes sociétés ; elles représentent entre 8 et 12 %si l'on compte les secrétariatsmédicaux.Or plus on demande de remplir des dossiers à des médecins, plus ceux-ci exigent des secrétaires, etc. L'Administration hospitalière est bien trop développée, remettant en question la taille de ces structures. Plus un ensemble est important, plus il lui faut des leviers administratifs intermédiaires et plus les contrôles sont tatillons et surtout redondants. Mais là où les économies pourraient être considérables, c'est sur la suppression des multiples réunions de commissions et autres comités, qui officiellement sont au nombre d'une vingtaine et officieusement bien plus, tant il semble opportun de satisfaire tout le monde dans ses nombreuses revendications. Le total des heures perdues en réunions dépasse largement les 15 % du nombre d'heures théoriquement travaillées. Sachant que les dépenses de personnel, toutes catégories confondues, représentent 70 % des dépenses des CHU, si on réduisait de moitié le nombre de réunions on économiserait déjà plus de 5 % du montant des dépenses, et ainsi l'équilibre serait retrouvé, car ces heures économisées seraient rendues à la production. Pour clore ce chapitre, ne faut-il pas dénoncer les nombreux doublons d'équipements que seuls ceux qui ont vécu dans ces ensembles hospitalo-universitaires peuvent en soupçonner la réalité.Là encore,des économies de 1 à 2 %permettraient de réinvestir dans la formation des personnels, seul élément permettant d'élever la conscience professionnelle en économisant la lourdeur des procédures des contrôles qui sont de plus en plus transgressées.On est bien conscient que la dérive des CHU va mettre en péril l'ensemble du service public hospitalier, hélas, puisque l'on s'est évertué, depuis plus de trente ans, à supprimer les hôpitaux intermédiaires dits de proximité. * Tel est le titre d'un article du Panorama du médecin (supplément « Hôpital », n° 5103, du 19 mai 2008