FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/06/2008 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l'hôpital
numéro 74, juin 2008
Deux borgnes ne font pas un bien voyant
Le rapport Larcher propose, pour régler la crise des petites structures hospitalières, de les réunir sur la base d'un territoire de santé. Cela peut paraître logique. Permettre une mutualisation des moyens logistiques et administratifs semble frappé d'un solide bon sens. Pour quelle raison cela ne s'est-il pas réalisé plus tôt ? Bien sûr, l'irrépressible désir d'autonomie explique ce refus de coopération. Mais encore ? Alors que les maires des petites communes réalisent l'intercommunalité, ils ne seraient pas capables de susciter le regroupement de leurs établissements sanitaires et médico-sociaux ? Tout d'abord, le pouvoir n'appartient pas aux maires, malgré leur titre de président du conseil d'administration de l'hôpital ou de la maison de retraite. Ensuite, les services étatiques, représentés par les ARH proposent des regroupements qui sont plus des fusions que des coopérations. La culture administrative fondée sur le droit public ne connaît pas les rapprochements d'établissements sous forme de « holding » ou de sociétés de capitaux initiant le rapprochement entre des structures autonomes. L'idée de rapprocher tous les établissements d'un territoire est certainement intéressante, mais à condition que ces établissements aient des moyens pour capitaliser leur désir de mutualiser des services. Sinon, comment les rendre performants et attractifs ? Deux borgnes ne font pas un bien voyant. Si l'État veut que ses établissements se rapprochent, il faut qu'il les capitalise en leur accordant soit des capitaux, soit des moyens en personnel médical en imposant, par exemple, que tout nouveau chef de clinique serve les deux dernières années de son clinicat dans un établissement périphérique de petite dimension avant d'intégrer, s'il le désire, la voie royale, mais combien exigeante, des CHU.