FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/04/2007 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l'hôpital
numéro 67, avril 2007
Notre faiblesse tient du dogmatisme
L'Université est faible, l'hôpital est en crise, la justice est malade, l'enseignement est chaotique, etc. Tout ce qui faisait la grandeur de la France, « mère des arts, des armes et des lois », est contesté, et certainement contestable,par une décadence née d'une confusion généralisée entre les fins et les moyens.Par exemple, la finalité d'un hôpital est de soigner au mieux et non d'instaurer on ne sait quelle démocratie sanitaire. Cette dernière peut être un moyen,mais est-elle bien pertinente,dans une relation entre un médecin et son patient ? Comment en est-on arrivé là ? Le mal français récurrent au cours des derniers siècles tient certainement d'un excès de centralisation du pouvoir politique, mais, surtout, d'une confusion entre ce pouvoir politique et le pouvoir économique. L'État s'occupe de tout et ses démembrements territoriaux également. Par une reproduction confondante, les régions ne se contentent pas de donner une direction politique, elles interviennent dans la vie économique. On atteint des sommets dans la confusion du politique, de l'économique, du social et du culturel. Pourquoi ces erreurs ? On peut comprendre que les sociétés adaptent leur évolution au développement de la technique et de la production, mais en France plus particulièrement, rien n'est expérimenté en « petit », tout est mis en oeuvre en « grand » par la puissance publique. Là se situe vraisemblablement le noeud de nos difficultés,u n dogmatisme étatique auquel répond un dogmatisme anti-étatique. La France semble toujours rongée par ce mal appelé scolastique au Moyen Âge, qui la paralyse et lui fait subir des révolutions plutôt que des réformes qui, au fil du temps, auraient été bien plus performantes. Chacun trouvera dans la politique hospitalière depuis 1970, des éléments pour méditer sur le dogmatisme du numerus clausus médical, de la centralisation étatique des statuts des personnels, de l'absence d'autonomie réelle des établissements, etc., et maintenant, de la création d'une Agence nationale des hôpitaux qui se profile à l'horizon; ce qui en soi ne serait certainement pas idiot, mais, placé sous une couverture étatique, risque de lui enlever sa substance positive.