FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/04/2006 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l'hôpital
numéro 61, avril 2006
Le bien commun
Il est une coutume depuis quelques décennies - Jean-Paul Sartre fut peut-être le plus emblématique de celles-ci - de rejeter, avec le mépris qui sied bien aux gens de peu, le dévouement. Entendons ici le dévouement anonyme, désintéressé, sans public ni caméra. Oui, le don de soi, aussi minime soit-il est dénigré et le nec plus ultra est d'en dire qu'il sert à se faire plaisir ; comme si le plaisir fait aux autres ne devait pas donner du sens à celui qui le donne ! Curieuse conception de la vie humaine. Alors que dire des métiers qui apportent les soins à ceux qui souffrent ? Peut-on être médecin, infirmière, aide-soignant ou agent des services hospitaliers si l'on ne veut pas donner une part de soi-même qui va bien au-delà du salaire ou des honoraires ? Et peut-on être un élu si l'on n'a pas cette volonté de donner plus que de recevoir ? Questions certainement bien ringardes - has been - diraient les précieux de notre temps - et pourtant bien actuelles. La force des sociétés, de tout temps et de tout continent, fut d'agréger les hommes qui les constituent au travers des élites qui se distinguaient par le don de soi, le goût du partage ; en un mot, le bien commun. L'égoïsme n'est-il pas la marque des médiocres, et pire, des escrocs lorsqu'ils se trouvent investis de fonctions importantes ?