FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/04/2005 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l'hôpital
numéro 55, avril 2005
La souffrance des hôpitaux
Cela peut paraître incongru de parler de la souffrance des établissements publics de santé,pourtant nombre de leurs responsables sauront apprécier cette expression. Depuis de nombreuses années, sous les assauts répétés et combien impétueux des médecins et des personnels non médicaux, l'hôpital s'est profondément transformé. Alors que dans le cadre du secteur privé cette mutation fut certainement plus précoce,mais aussi plus durement appliquée aux partenaires sociaux, y compris aux médecins dont la rentabilité leur était constamment opposée ; dans le secteur public, les amortisseurs étatiques fonctionnèrent à merveille au point que d'aucuns semblent découvrir une réalité initiée depuis le début des années 1970 ! Mais l'État semble ne plus pouvoir faire face à ses nombreuses promesses et le passage aux trente-cinq heures fut manifestement la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Plus personne ne sait comment réagir à une avalanche de problèmes dont les plus sérieux seront : la prise des congés engrangés dans les comptes épargne-temps afin de compenser les jours « RTT » ne pouvant être pris ; le départ à la retraite en grand nombre des générations qui feront leurs cinquante-cinq ans ou leurs soixante ans dès les années 2006-2007 ; la maintenance des équipements, etc. Et, pour comble de malheur, les hôpitaux sont confrontés aux générations « post soixante-huitardes » qui ne respectent plus les autres et encore moins le travail. La violence règle les rapports humains dans des lieux où la politesse, le civisme, la citoyenneté, bref l'humanité, l'interdisaient.On ne compte plus les agressions verbales et, pire, les atteintes physiques. On assassine même dans les hôpitaux et le personnel est terrorisé, en particulier la nuit. Les directeurs et l'encadrement sont en première ligne et font l'objet des sarcasmes de l'intérieur et des tracasseries de l'extérieur. On n'arrête pas de discuter les décisions. Là aussi les hommes sont usés. Que l'on ne se méprenne pas, la souffrance est bien partagée par toutes les catégories dans nos hôpitaux. Et ce n'est pas en stigmatisant l'une que l'on arrivera à faire une vraie politique de réforme !