FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 19/02/2016 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 210x297 mm |
Nbre de page | 28 pages |
numéro 120, février 2016
Veut-on un pilote dans l’avion ?
Depuis sa création par la loi du 21 décembre 1941, la fonction de directeur fait des envieux : tout le monde s’improviserait sans vergogne à la tête des hôpitaux, confondant allègrement présidence et direction ! Fallait-il que le directeur ne soit pas choisi parmi les médecins, comme cela s’est réalisé quelques années plus tôt, en 1924, lors de la création des centres anticancéreux ? Ceux-ci sont présidés par le représentant de l’État dans la région, dirigés par un médecin directeur et gérés par un secrétaire général non médecin. La loi HPST du 21 juillet 2009 devait consacrer le directeur en tant que « patron ». Cette expression, inappropriée pour un établissement public, voulait imposer l’idée que le directeur disposait des prérogatives suffisantes pour diriger et gérer l’établissement à la tête duquel il était nommé par le ministre charge de la Santé. C’était sans compter sur la verticale du pouvoir – le roi absolu avant 1789 puis l’État omniprésent depuis la Révolution – qui veut que seuls les services centraux représentés en région ou dans les départements par les hauts fonctionnaires exercent une tutelle sur les autorités décentralisées et sur leurs actes. Depuis la loi HPST, les directeurs généraux d’agences régionales de santé ont autorité sur les directeurs d’hôpital. C’en était point fini puisque désormais, à l’intérieur de leur établissement, les directeurs doivent compter avec le président de la CME puisque les dix présidents doivent désigner les chefs de pôle, même si la nomination reste de la compétence du directeur. Une compétence aux ordres ! Le président de la CME est-il le nouveau copilote ou n’est-ce pas le vrai pilote ?