FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/12/2013 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 210x297 mm |
Nbre de page | 28 pages |
La Gazette de l′hôpital
numéro 107, décembre 2013
L’éthique : une nouvelle casuistique ?
Les casuistes qui s’occupaient de résoudre les cas de conscience (XVIe-XIXe siècles), à la lumière de la théologie, donnèrent naissance à la casuistique qui, péjorativement, ajoutait à la bonne foi une volonté de donner raison aux dogmes tout en exauçant les voeux des plus puissants. Cela n’avait plus rien à voir avec la morale ; il en découla une perte d’autorité de l’Église. Les éthiciens – puisque c’est ainsi que certains se nomment – semblent être les nouveaux casuistes : ils résolvent les cas difficiles appliqués à la conscience. Les éthiciens se réfèrent à la morale pour mieux la dépouiller de son fonds universel en lui appliquant les normes de la modernité qui veulent que l’on intervienne sur l’Humain comme le chimiste sur des molécules.
Après tout, pour nombre de ces éthiciens, l’Homme ne serait qu’un amas de cellules et d’atomes mû par des processus physico-cliniques. Pour aussi curieux que cela puisse paraître, le dogme éthique, bien sûr indépassable, tient dans le concept des Droits de l’homme. Au nom de ceux-ci, chacun des humains peut revendiquer sa conception singulière de la dignité et ainsi « dépasser » les sacro-saints principes du droit à la vie, voire à l’altérité. Ces humains seraient interchangeables, puisqu’ils sont chimiquement semblables. Il est à craindre que ce principe ait un bel avenir, puisqu’il épouse parfaitement le consumérisme universel.
Chassez la casuistique, voici « l’éthicisme »…