FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/08/2013 |
Rayon | |
Collection | La Gazette de l'hôpital |
Format | 210x297 mm |
Nbre de page | 0 pages |
La Gazette de l′hôpital
numéro 105, août 2013
Peut-on s'affranchir des grands principes ?
Le poète n’a pas toujours raison : ce n’est pas en brocardant les grands principes que l’on s’en affranchit indûment. La médecine repose sur des grands principes depuis des millénaires et rien ne permet d’imaginer que l’on puisse les faire évoluer sous divers prétextes, dont le recours fallacieux au progrès ! Le premier de ces grands principes est celui de la dignité : le médecin doit privilégier autant qu’il le peut la dignité de la personne qui s’en remet à lui, parfois contre le malade lui-même ; le médecin est le garant de la dignité humaine qui n’est pas réductible à la dignité pour soi-même. C’est l’honneur du médecin de garantir la dignité de l’Homme au sens universel. Le médecin ne peut souscrire à toutes les sollicitations du patient, et il faut pour cela que la loi le protège. Le deuxième grand principe est la liberté de chaque individu ; cette liberté est vraiment personnelle et si tel malade veut connaître sa maladie, rien ne peut s’y opposer, sauf si son aliénation mentale ou intellectuelle le contre-indique. Le médecin doit garantir cette liberté en préservant le secret de la maladie de son patient, et en l’associant, par son consentement, à la thérapie. Le troisième est la fraternité ou, si l’on préfère, la charité, bref, le secours à son prochain, quels qu’en soient les risques ou les charges. Là, la déontologie médicale ne peut être interprétée ; c’est un principe sans appel qui oblige le médecin à soigner les pauvres, les personnes ennemies dans un pays en guerre, ses pires adversaires. Cela va à l’encontre des incitations à la performance. Chacun de ces principes est non négociable : l’organisation médicale hospitalière est garante de ces principes et ne peut les accommoder à ses impératifs.
Pour réfléchir à la meilleure organisation médicale possible, la sauvegarde de ces grands principes est impérative. Est-ce bien compris de tous ceux qui publient les rapports et qui légifèrent ?