FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/11/2006 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 92, novembre 2006
A propos de la santé
Le dernier Congrès national de la Mutualité française s'est polarisé sur la notion de « parcours de santé » que les dirigeants mutualistes voudraient développer chez leurs 38 millions d'adhérents (chefs de famille et ayants droit). Qui ne souscrirait à un tel programme ? Or les mots ont un sens et à force de l'ignorer on risque d'atteindre le contraire de ce que l'on voudrait. La santé ce n'est pas les soins ; ceux-ci participent à la prévention ou, le plus souvent, au recouvrement d'une partie de la santé de tout un chacun. La santé, du latin sanus, « ce qui est sain », est un concept bien plus large que celui de soins. La santé c'est d'abord l'éducation, l'hygiène, la qualité de vie chez soi, au travail et c'est aussi, mais bien plus marginal que ce que l'on croit, les soins. Vouloir, alors que l'on médite pour l'accès aux soins pour tous, que cela se transforme en santé pour tous, c'est un élargissement considérable que seule la puissance publique peut se permettre d'élaborer avec discernement, car la santé ne peut être imposée. On sait où cela a mené ! La plupart des régimes dictatoriaux et totalitaires ont voulu une santé étatisée, imposée. L'eugénisme participe à cette folie de la santé obligatoire. La santé est un art de vivre que seule une société d'hommes libres peut mettre en oeuvre. Faites d'abord que chaque enfant puisse devenir un citoyen libre, émancipé de toutes les superstitions, maître de ses croyances, tolérant envers les autres, et vous aurez une société en bonne santé. Les mutualistes en tant que tels ont bien du chemin à parcourir s'ils veulent se substituer à la puissance publique : est-ce leur programme ou ne s'agit-il pas encore d'une erreur de mots commise par des dirigeants qui oublient de réfléchir à ce qu'ils disent et écrivent ?