FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/04/2006 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 87, avril 2006
Point trop n'en faut !
« Dans le juste milieu on ne les voit jamais » faisait dire Molière à l'un de ses personnages. Entre la totale liberté et l'encadrement totalitaire, il y a pourtant beaucoup de marge, mais l'effet de balancier semble inexorablement jouer dans l'un ou l'autre sens. Depuis la libération du territoire de l'armée d'occupation allemande, en 1944-1945, les gouvernements de la France n'ont eu de cesse de développer une intervention tutélaire de l'État sur l'ensemble des activités économiques, sociales et culturelles. Tout semble être régenté par les pouvoirs publics au point qu'un préfet de la République est devenu, au fil des ans, un missi dominici ayant rang de responsable politique, de chef d'entreprise, d'aménageur de la nature, de protecteur des consciences. Face à cette prégnance, les projets de « désétatisation » ne manquent pas et l'on peut gager sans crainte que bientôt la faillite du « tout-État » n'amène en contrepoint le « sans-État ». Alors l'Europe sera ce « cache-sexe » qui permettra le retour aux « villes États » ou aux « provinces-États » du bas Moyen Age. La dérégulation sera brusque et certainement très cruelle pour les faibles. Peut-on imaginer présentement une alternative médiane où l'État national resterait dans son rôle de faiseur de normes et d'arbitre ? N'est-ce pas trop tard ? Mais, décidément, si nous allons vers une dérégulation dite libérale - en fait simplement capitaliste pure et dure -, nous régresserions et encore une fois dans le juste milieu on n'aura pu accéder. Point trop n'en faut et, par exemple, entre la médecine administrée et la médecine libérée, n'y aurait-il pas un juste milieu ?