FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/03/2006 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 86, mars 2006
Laisser du temps au temps...
On prête cette phrase à l'ancien président de la République, François Mitterrand, et beaucoup la reprennent à tous propos. En médecine le temps est préoccupant tant la maladie poursuit son travail de sape. Il ne faut pas laisser du temps au temps. Par contre, dans le domaine des organisations et de leur gouvernement, le temps peut être un facteur facilitant lorsqu'une décision difficile doit être prise. Entre l'annonce d'une réforme et sa mise en oeuvre, il faut du temps ; d'abord pour permettre aux intéressés d'y réfléchir, puis de la critiquer et, enfin, de se l'approprier pour ensuite laisser aux décideurs l'espace pour préparer les moyens adéquats de sa mise en oeuvre. Le temps institutionnel est le contraire du temps médical : l'un est salvateur, l'autre destructeur. Ce laisser du temps au temps se retrouve dans la rédaction et la définition des projets médicaux. Certains voudraient qu'ils soient l'oeuvre d'un expert extérieur sans connotation locale ; or les projets médicaux doivent permettre aux médecins de retrouver leurs difficultés et leurs espoirs. Contrairement à une pensée, bien trop technocratique, permettre aux médecins de façonner leur projet en inscrivant dans celui-ci leurs idées, et pourquoi pas leur prose, appartient à la bonne gouvernance. Et là, pour gouverner, il faut être patient et donc laisser du temps au temps. Le bon projet médical n'est pas celui écrit par un tiers, mais un projet pensé et écrit par les intéressés avec l'aide d'un tiers.