FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/06/2005 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 79, juin 2005
Sophistiqué !
Le qualificatif « sophistiqué » était employé à satiété
dans les années 1970. Il exprimait, chez ceux qui
l'utilisaient, une volonté de compliquer les choses : un
raisonnement sophistiqué n'était pas forcément un bon
raisonnement. Une construction sophistiquée n'était pas
autre chose qu'une bonne « usine à gaz ». Depuis, le temps
est passé et l'on n'emploie presque plus sophistiqué : est-ce
que le snob compliqué à disparu ?
Si l'on observe nos élites, elles ont, aujourd'hui,
recours à un autre mot pour expliquer leur conduite addictive
à l'élaboration de textes : lois, décrets, circulaires, rapports,
etc. Le mot, c'est le substantif « complexe » ; tout serait
complexe et, par conséquent, difficilement explicable au
vulgum pecus. Il est vrai que vouloir que 62 millions
d'individus habitant la France hexagonale et d'outre-mer
soient égaux en économie (on a dépassé le stade de la
Révolution bourgeoise de 1789 qui voulant supprimer les
« ordres » instaura l'égalité en droit) sans que le travail soit
valorisé entraîne un sérieux nivellement que seuls des textes
profus peuvent apporter ! Plutôt que de permettre aux
malades de choisir librement leurs médecins, leur
établissement de santé, etc., on instaure un parcours
coordonné des soins qui va monopoliser, sur un territoire
donné, l'offre de soins. Dès lors, là où les malades évaluaient
leurs thérapeutes par la confiance qu'ils leur accordaient, il
faut instaurer une évaluation des pratiques professionnelles
par force procédures et déluges de commissions !
N'est-ce
pas le fin du fin de la sophistication ? Encore un effort et
bientôt le « Gosplan » soviétique nous apparaîtra peu
sophistiqué !