FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/04/2005 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 77, avril 2005
A propos de la décision médicale
L'arbre du raisonnement ne doit pas cacher la forêt des incertitudes qui marquent toute décision médicale. La maladie n'est pas seulement un dérèglement chimique, elle est aussi psychique et sociétale. L'homme machine, cher à Descartes, est aussi un être doué d'esprit cher à Pascal. Bref, la médecine repose sur des sciences physiques, chimiques, mathématiques, etc., mais reste un art tant il est vrai qu'un malade atteint d'une pathologie bien identifiée ne ressemble pas à un autre malade atteint de la même pathologie. En médecine, le sur mesure n'existe pas ; c'est toujours de la confection individuelle. Voilà tout le sens de l'acte médical profondément intellectuel et d'une immense humanité. La décision médicale, qui est infiniment complexe, repose sur une somme de connaissances bien au-delà des sciences « dures ». C'est ce déficit de connaissances en philosophie, en économie, en sociologie, en droit, qui marque les nouvelles générations de médecins. Sans que leurs aînés soient les spécialistes de ces sciences dites « molles », ils avaient, de par leur cursus d'études secondaires où obligatoirement on apprenait les humanités, une connaissance approfondie de la nature humaine. Doit-on revenir aux études antérieures ? Là n'est peut-être plus le débat. Mais, par contre, il serait nécessaire qu'un docteur en médecine, pour devenir médecin, suive un cursus d'initiation aux questions philosophiques, sociologiques, économiques et juridiques que tout honnête homme devrait connaître.