FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 08/09/2015 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 24 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 180, septembre 2015
La terrible menace
Après le Conseil d’État, c’est la Cour européenne des droits de l’Homme qui a donné son accord pour arrêter les soins d’un malheureux jeune homme plongé depuis plusieurs années dans une profonde léthargie. Les juristes ont assimilé l’alimentation en solide et en liquide à des soins et ont, en conséquence, interdit l’acharnement thérapeutique en cessant toute alimentation. Le contexte est tragique puisque la famille est profondément divisée.
Les professionnels de l’activisme alimentent les médias.
En dernier lieu, les juges reportent vers les médecins cettefin de vie. Est-ce leur rôle ? Qu’adviendra-t-il des 1 500malades en pauci-relationnel ?
Ce cas exceptionnel nous interroge au plus profond de notre conscience. La loi ne peut répondre aux cas d’exception.
Certains pensent en sortir en suggérant le recours anticipé aux dernières volontés. Est-il probant de traduire les désirs d’un vivant en capacité de s’exprimer avec le même en état comateux ? Ne vient-on pas en aide au suicidant ?
Tous en appellent aux médecins pour l’application des dernières volontés. Est-ce le rôle d’un médecin d’appliquer le cocktail lytique ? Dans le cas du suicide assisté, c’est la personne concernée qui l’ingurgite de son plein gré.
Pire, cela se complique avec la division des familles : doit-on accorder plus d’importance à la compagne ou au compagnon plutôt qu’au père ou à la mère de la personne en détresse ?
Les progrès de la médecine nous amènent à ce terrifiant dilemme : faire vivre ou faire mourir !
Quoi qu’il en soit, nous sommes face à une terrible menace, tant pour le malade que pour le médecin ; ce dernier doit-il être l’acteur d’une décision qui appartient à l’intime d’une famille ?