FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/09/2013 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 210x297 mm |
Nbre de page | 28 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 160, septembre 2013
La médecine à flux tendu!...
Voici le remède à tous nos maux hospitaliers : rentabilité... flux tendu... et quoi d’autre ?
Les partisans de l’hôpital entreprise ont d’abord imposé leur modèle en déclarant doctement – comme si c’était une évidence –, que les moindres coûts à l’hôpital seraient obtenus par la concentration des équipements et des personnels que l’on spécialise de plus en plus tôt, et des malades que l’on considère comme des flux de production.
Or trente ans plus tard, que constatons-nous ?
La concentration des équipements entraîne des files d’attente, des malades « inadéquats », l’anonymat généralisé des patients, des médecins et des infirmières très mécontents, etc.
La spécialisation n’est pas la suite d’une vie professionnelle commençant par le général ; c’est le début d’une carrière où la polyvalence n’a plus cours !
Les malades, considérés comme des flux de production, sont mécontents et forment des associations de plus en plus vindicatives agréées par les pouvoirs publics.
Que dire du ressenti des personnels ? Ce mode de production provoque un burn out qui n’est autre, en bon français que l’on n’ose prononcer, que l’épuisement intellectuel et physique.
Ce type de production industrielle n’est pas adapté à l’économie de la santé. Ce raisonnement par assimilation avec l’industrie est pernicieux. Va-t-on encore longtemps accepter que l’on considère les médecins comme des producteurs lambda, alors que chacun de leurs patients est unique ?
Quand on parle d’éthique, de quoi parle-t-on?
La médecine à flux tendu n’est pas éthiquement supportable.