FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/11/2012 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 152, novembre 2012
Que sont les médecins devenus?
Selon les statistiques officielles du Centre national de gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction des hôpitaux, il y aurait 37 % de postes vacants en radiologie, 39 % en oncologie médicale, 26 % en anesthésie et 24 % en chirurgie. Derrière ces chiffres se cache une des plus mauvaises évaluations de la réforme des études médicales et des statuts médico-hospitaliers des années 1982-1984.
Le nombre de médecins est un sujet récurent et déjà, au début du XXe siècle, dans les années 1900-1910, beaucoup dissertaient sur l’accroissement du corps médical : 40000 médecins alors pour 40 millions d’habitants, soit 1 médecin pour 1000 habitants, c’était déjà trop!... En 1970, nouvelle offensive contre cette augmentation avec la création, en 1971-1972, du numerus clausus qui réduisit le nombre de thésards de 11200 à 8000. En 1982, nouvelle offensive et l’on unifiait l’internat, on augmentait la durée des études pour être généraliste et pour être spécialiste, et l’on diminuait le numerus clausus au point qu’il décroîtra jusqu’à 3500 par an en 2000!... On préfère alors « importer » des médecins étrangers que de former des médecins français !
A cette pénurie médicale s’ajoute la réforme du statut de PH qui, depuis 1984, s’avère peu attractive : la salarisation des médecins a correspondu à un nivèlement des rémunérations sans distinction des spécialités. L’offrande d’un repos compensateur et d’un nombre important de jours de récupération dus à l’application de la fameuse RTT depuis 2001-2002, n’ont pas modifié le rejet de l’hôpital pour les jeunes médecins. Seuls les CHU, avec la possibilité d’ajouter un secteur libéral à une activité salariée, ont pu maintenir leurs équipes médicales, non parfois sans difficulté.
En 2012, on manque toujours de médecins ! Que faire ? Certains pourraient proposer que l’on supprime le numerus clausus, mais cela apparaîtrait trop iconoclaste. Alors, pour paraphraser le poète, on n’a pas fini de questionner : que sont les médecins devenus ? Heureusement, la crise grecque nous permet d’en bénéficier...