FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/02/2012 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 28 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 145, février 2012
La philosophie de la médecine
Les médecins dont le nom est resté dans l’Histoire, se sont interrogés sur le sens de leurs pratiques et de leurs recherches. Au début du XXe siècle, pour prendre des exemples les plus proches, des chirurgiens – discipline en tête à cette époque –, puis à la fin de ce siècle, les biologistes – nouvelle discipline en vogue –, et des médecins, vont écrire sur le sens de la chirurgie (professeur Leriche), sur celui de la biologie (professeur Ruffié) et de la médecine (professeur Jean Bernard). La médecine révèle une passion altruiste qui est le dénominateur commun de tous les thérapeutes. Comment se fait-il qu’au début du XXIe siècle l’on puisse confondre déontologie et défense des intérêts particuliers de la profession? Faut-il croire que les médecins ont été particulièrement maltraités pour que leur ordre professionnel s’aligne sur des options étroitement défensives ? Comment se fait-il que présentement les jeunes médecins sont perçus plus comme des professionnels cupides, avides de dépassement d’honoraires, ou de salariés hédonistes arc-boutés sur leur RTT et leur repos de sécurité ?
Quelles sont les causes de cette évolution? Il faudra bien en disserter si l’on veut y remédier pour retrouver une médecine désintéressée et libre de toute référence politique, voire idéologique.
Pour être médecin, il faut être philosophe. Il faut savoir se remettre en cause et donner du sens à une vie au service des mal-en-point. Peut-être faudra-t-il instiller l’étude de quelques grands auteurs qui, médecins, n’eurent de cesse de transmettre par écrit le résultat de l’exercice de leur art ? Pourquoi ne pas relire quelques extraits de Pinel, de Bichat et autres Claude Bernard, voire Pasteur, pour retrouver la
méthode anatomo-clinique de la médecine du lit du malade ? Et, plus récemment, pourquoi ne pas étudier Le Dantec et toute l’école biologiste pour une lecture critique de ce que nous ont légué nos illustres prédécesseurs afin que prospèrent de jeunes pousses cultivées au terreau de la connaissance, seul moyen de faire échec à la cupidité.