FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/05/2011 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 138, mai 2011
Crise de la science ou crise de l’esprit scientifique ?
Quiconque a un peu vécu, c’est le cas pour l’essentiel d’entre nous, le confort matériel dont il bénéficie vient des progrès scientifiques et techniques : faudrait-il tout brader sous prétexte d’accidents aussi exceptionnels que catastrophiques ?
A l’occasion de la catastrophe nucléaire de Fukushima, la crise latente que traverse la science dans toutes ses composantes, éclate au grand jour. Or s’agit-il d’une crise de la science ou de celle de l’esprit scientifique ? La science est-elle condamnable alors qu’elle n’est que la volonté humaine ? N’est-ce pas plutôt l’homme, par son utilisation de la science, qui est en cause ? Rabelais résumait cela dans cette belle expression : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » L’homo scientificus a une pensée manifestement en crise. Jusqu’alors, la science a servi la volonté de centralisation, voire de concentration des pouvoirs. Elle a flatté l’esprit de ceux qui en bénéficiait au point qu’ils se sont crus des démiurges. L’esprit scientifique, hégémonique dans nos sociétés industrielles ou postindustrielles, ne tient absolument pas compte du bon sens naturel qui concerne tout individu, ne serait-ce dans son instinct de conservation.
C’est au nom de la science que l’esprit scientifique considère la société comme une « chose » (Émile Durkheim) dont les éléments doivent constituer un « système » (Auguste Comte) obéissant à l’État-pilote en France, ou au macrocapitalisme ailleurs.
C’est au nom de la science que l’esprit scientifique considère la politique comme une science et non comme un art, une machine plutôt qu’une harmonie ; cherchez l’erreur…