FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/03/2011 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 136, mars 2011
Le Médiator...encore !
A travers cette grave affaire de santé, chacun découvre ou feint la révélation : un médicament (medicamentum : « drogue » en latin), c’est dangereux! Le couple médicamentsaffaires devient détonant. Enfin, si l’on y ajoute l’État, voici un cocktail explosif.
Que faire ?
Tout d’abord, la pharmacopée a permis de soigner et la pharmacologie procure plus de bien que de mal, il serait insensé d’avancer le contraire tant les exemples sont nombreux de soins améliorés par les progrès pharmaceutiques.
Croire que l’ingestion sans retenue de n’importe quelle molécule médicamenteuse procure la santé est une ineptie ; alors pourquoi, selon les statistiques, les Français sont-ils les premiers consommateurs de médicaments au monde ?
Imaginer qu’il n’appartienne qu’aux seuls médecins d’assurer une éducation thérapeutique du patient, c’est un rêve.
Les pays qui ne remboursent pas ou très peu les médicaments, sauf exception pour les maladies graves et chroniques, sont ceux où les gens consomment le moins. Est-ce un hasard? Alors qu’en France, le moindre des remboursements entraîne des objurgations dignes d’une meute de loups dans un univers glacial.
Penser que le remplacement de l’AFSSAPS par je ne sais quelle création étatique serait le bon remède est une utopie. N’a-t-on pas créé l’Agence du médicament pour remédier aux dérives sanitaires de l’État dans le cadre de ce que l’on a appelé le « sang contaminé » (1990) ?
Si l’État doit rester « maître du jeu », il doit éviter de fonctionnariser ses contrôles. Si l’État doit maîtriser la qualité des produits de santé, ne peut-il s’en remettre qu’à lui-même, au risque de bureaucratiser très vite les rouages qu’il a créés ?
Si l’État ne veut pas être voué aux gémonies, il est grand temps qu’il se réforme et apprenne à déléguer, sinon il y aura encore d’autres scandales sanitaires.