FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/01/2011 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 134, janvier 2011
Que de mépris !...
À satiété, on nous ressert le coût du mépris. Les uns et les autres, chefs et non-chefs, gouvernants et gouvernés, jeunes et vieux, hommes et femmes, juges et accusés, prisonniers et gardiens, médecins et malades, tous sont méprisés. Un quidam venu de très loin, doué de raison, pourrait imaginer être tombé dans un monde grotesque où tout le monde bénéficie d’un niveau de vie qui le rend au-dessus d’un féodal du Moyen Âge ou d’un prince de la Renaissance, mais où personne n’aime l’autre, mais où tout le monde se méprise. Docteurs, vous n’avez jamais été si nombreux – près de 200 000 – et pourtant les malades sont omniprésents au point que seuls les bien portants – ceux qui sont heureux de leur sort – apparaissent anormaux !... Notre quidam ne serait-il pas tombé dans un pays schizophrénique où le dédoublement de la personnalité est généralisé ?
Malheureux, jamais on n’a aussi peu travaillé en heures de vie : 22 % du temps de vie travaillé par nos parents entre 1900 et 1970, 8 % pour les générations nées après 1946 !
Malheureux, jamais la protection sociale ne fut aussi développée au point que les immigrés du monde entier viennent en masse en profiter.
Malheureux, les chômeurs sont payés et, à défaut, rémunérés, et même encouragés pour reprendre un peu de travail.
Malheureux, les malades sont de mieux en mieux soignés et la douleur leur est désormais allégée, voire supprimée.
Malheureux, les citoyens n’ont jamais joui d’autant de liberté et même les détracteurs politiques ou syndicaux ou radiophoniques sont abondamment subventionnés par l’État. Alors, que veut dire cette expression employée par tous, même des gamins prépubères ?
Pourquoi jouer comme cela avec la réalité et dire que l’on a gagné quand on a perdu, dire qu’il pleut lorsqu’il fait beau ? Et dire que l’on est bafoué quand on ne cesse de bafouer l’autorité ?
Pourquoi se moquer de soi ? Et si le mépris n’était pas méprisable ?
Pitié pour ceux qui, consciencieux, se dévouent au service des autres…