FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/10/2010 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 131, octobre 2010
De l’autorité !...
D’où que l’on cherche les causes de notre décadence, on aboutit toujours à ce que l’on ne veut pas voir : la crise de l’autorité. Cela s’appelle l’anarchie, que d’aucuns voudraient cacher sous le vocable « valise » de démocratie. Sans revenir aux Grecs qui avaient connu ce phénomène, Montesquieu a consacré l’Esprit des lois pour démontrer que l’excès de démocratie amène inéluctablement le désordre.
Pourquoi ne pas voir cette crise fondamentale ? L’autorité, substantif apparu vers 1119, venu du latin autoritas, de autor (« auteur »), est le droit de commander. Or pour exercer le commandement, il faut avoir servi et être irréprochable. C’est certainement cela qui inquiète les élites dirigeantes : ont-elles servi ? Elles ont bénéficié du bâton de commandement dès la sortie de leur école, pour peu qu’elles soient grandes, pour en imposer certainement sans avoir connu les difficultés des postes subalternes. Sont-elles irréprochables ? Tout est dans la question, n’est-ce pas ?...
L’autorité consiste, pour celui ou celle qui l’exerce, à donner plus que quiconque et, surtout, à montrer l’exemple d’une grande connaissance professionnelle alliée à une force morale qui impose le respect. Cela s’appelle l’honneur et c’est peut-être parce que nos sociétés en manquent qu’elles invoquent à satiété la dignité… Or chacun a pu s’apercevoir que du concept universel de dignité, nous sommes passés à la définition personnelle de la dignité : n’est-ce pas l’illustration de notre indigence ?
Mais que personne ne s’y trompe ; ceux qui sont restés dans la mémoire des peuples sont ceux qui eurent une grande autorité. Ceux qui laissèrent aller les choses au gré des circonstances et surtout des mécontentements, sont tombés dans l’anonymat ; il vaut mieux pour eux…