FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/09/2010 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 130, septembre 2010
Pourquoi tant d’État ?
Aussi loin que l’on puisse investiguer, l’histoire nous enseigne que les hommes ont toujours vaincu leurs peurs en s’organisant en hordes, troupes, ethnies, cités, pays, nations, et voici l’État moderne. Après une période où l’État était exclusivement gendarme (en France de 1879 à 1900), l’État s’est transformé en providence (1900-1980), pour se muer en État assistance ces dernières décennies. La plupart des grandes démocraties occidentales ont suivi cette trilogie, sauf les États-Unis jusqu’à la dernière réforme du président Obama, qui organise une société sociale nationale pour ceux qui ne peuvent payer leurs soins.
L’État assistance se caractérise par une généralisation de l’intervention de l’État dans tous les domaines de la vie économique, sociale et même culturelle. Dans la sphère sanitaire, l’État est omniprésent et omnipotent. La loi du 21 juillet 2009, dite loi HPST, complète la panoplie interventionniste de l’État avec le rôle de préfet sanitaire dévolu aux directeurs généraux d’agences régionales sanitaires.
L’idée qui domine les élites réformatrices depuis ces soixante dernières années, consiste à organiser notre société comme un système sous l’autorité de l’État. Rien ne peut lui échapper. La santé est perçue comme une machine où chaque élément participe à cette belle organisation ; c’est cette vision scientiste qui domine, de la droite et de la gauche de l’échiquier politique. Est-ce la bonne solution ? Ne va-t-on pas discréditer l’État si les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous ? Pourquoi tant d’État ?