FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/06/2010 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 129, juin 2010
L'État sanitaire
Est-ce un bien ? Le fait est là, l'État, en France, et dans une moindre mesure dans la plupart des grands pays économiquement développés, est devenu le garant sanitaire de la population. Tout ce qui appartient à la santé des gens doit être pensé, géré par l'État. Là réside une part de ce Léviathan contemporain qui ne se contente plus de donner le « la », mais intervient directement dans la vie des citoyens et des acteurs de soins, voire des faiseurs de santé. L'État sécurise la vie de tout un chacun au point d'empiéter sur sa part d'intimité ou de libre arbitre. Mais c'est un État qui veut être « aimé » et reste dans le giron du « politiquement correct » dont la boussole reste l'opinion publique, que l'on découvre jour après jour dans les sondages et les enquêtes d'opinion. C'est face à celle-ci que l'État réagit, dont la quête démocratique apparaît plus comme un pragmatisme démagogique que comme un donneur de sens.
L'État veut tout être à la fois ; mais n'est-ce pas une gageure ?
Légiférant d'abondance, plus que de raison assurément, l'État s'est donné les moyens de la politique interventionniste : moyens directs, c'est-à-dire ceux qui sont sous sa gouverne, et moyens indirects, c'est-à-dire ceux qu'il peut manipuler sans difficulté, et, enfin, des moyens de contrôle au cas où tous ces moyens directs et indirects ne suivraient pas sa politique sanitaire. Or l'État sanitaire ne peut être confondu avec la politique sanitaire de l'État : on peut même s'interroger si l'un ne se fait pas au détriment de l'autre.