FICHE TECHNIQUE | |
---|---|
Parution | 01/12/2009 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 123, décembre 2009
Le client au XXe siècle !...
C'est sous ce titre qu'un médecin lillois, le docteur O. Legrand, ex-interne des hôpitaux, lauréat de la faculté de médecine, a prononcé une conférence publiée au Bulletin de la Société de médecine, en avril 1900 (p. 72). C'est dire si les relations entre médecins et patients ont toujours été empreintes d'ambiguïté, de sous-entendus, que d'aucuns voulurent gommer en considérant que le malade était sous la responsabilité du médecin. Ce « paternalisme » médical fut mal vécu à la fin du XXe siècle, et, depuis, sans que cela soit dit, le patient est reconsidéré comme un client qu'il faut s'attacher. Le consumérisme des patients, favorisé par la gratuité quasi totale, grâce à la généralisation du tiers payant, est certainement l'une des causes des déséquilibres des comptes de l'assurance maladie. A l'inverse, le patient consulte plus aisément, permettant l'exercice d'une médecine préventive salvatrice. Comme dans toutes choses, il faut rester pondéré, et si le patient devenu client est un fait il doit alors en supporter la contrepartie, à savoir : le paiement d'une partie de ses actes.
Le docteur Legrand écrivait en 1900 : « Le médecin est dépouillé de son auréole. Dévouement, abnégation, charité ne sont plus que de vains mots surannés, vieillis, dont nous avons, hélas, trop longtemps abusé pour le malheur des autres
La médecine ? Mais c'est un moyen d'exploitation
c'est même un excellent moyen, et assez facile, en somme (car je vous le demande : qui ne peut être médecin?), de gagner de l'argent et le médecin n'est, en réalité, véritablement fort que lorsqu'il en gagne beaucoup » (sic).
Un siècle s'est écoulé et nous en sommes revenus du patient usager qui a, comme son nom l'indique, un droit d'usage, quels que soient ses moyens, pour de nouveau discuter sur le patient-client qui se comporte comme n'importe quel acheteur de services. Faire un tour sur soi-même, c'est ce que l'on appelle en astronomie faire une révolution. Voilà, n'est-ce pas fait ?