FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/11/2009 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 122, novembre 2009
Économie et santé
Économie et santé : deux mots dont on peut jouer sur le sens en les accolant : l'économie de la santé, la santé de l'économie, santé sans économie, économie sans santé, et bien d'autres encore Or l'économie, fût-elle celle de la santé, n'est pas un jeu, mais un enjeu majeur. Comment faire accéder les citoyens à la santé ? Certains pensent que la santé est un droit, ce qui est un truisme, si ce n'est qu'ils le professent en employant cette expression bien étrange : le droit à la santé. Si l'on peut comprendre et s'employer à ce que le droit aux soins soit une réalité quotidienne, on reste interloqué par le droit à la santé comme si chacun de nous était exactement identique ou devrait être semblable pour qu'il puisse jouir de ce droit On ne parle pas du droit à l'intelligence ; alors, pourquoi recourir à cette sentence sachant que cela ne se peut, sinon de diriger les comportements par une police sanitaire bien pire que la plus abjecte des polices politiques ? Le droit aux soins est déjà suffisamment difficile à promouvoir sans s'attacher à des utopies qui ne peuvent aboutir qu'à des monstres liberticides. Alors l'économie peut-elle venir au secours de l'accès aux soins et au maintien du capital santé, aussi modeste soit-il, dont chacun de nous dispose en naissant ? Pour beaucoup, penser les soins, et pire à la santé, en termes d'économie, serait réduire le plus cher des gens à des calculs, par hypothèse mesquins. Pour d'autres, peut-être aussi nombreux, la santé ne peut être économisée, mais elle doit être mise en équation pour démontrer le coût important de la vie humaine. Dans les deux cas, la santé est un enjeu sociétal avant d'être un épanouissement personnel. Là est peut-être le véritable malaise. Tous pensent que l'homme est un fait social, donc une chose, comme le disait le sociologue Durkheim. La solution ne serait-elle pas dans le renouement de « l'homme unique » dont la responsabilité est entière avec, le cas échéant, le secours de ses semblables quand le sort lui est défavorable ? Entre l'homme-machine et l'homme unique, voici la question : il ne faut pas que l'économie soit prise en otage pour ressusciter une société casernée où l'individu ne serait qu'un rouage de l'économie dont on voudrait nous vanter les faveurs sous le vocable de « système ».