FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/06/2009 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 119, juin 2009
Servir ou entreprendre
Il nous manque un Jean de La Fontaine
Regardez
les tous, de Droite ou de Gauche, du Centre ou d'ailleurs :
lorsqu'ils sont dans l'opposition, ils hurlent contre des lois ou
des règlements qu'ils auraient aimé voter lorsqu'ils étaient
majoritaires, et lorsqu'ils sont au pouvoir, ils mettent en
oeuvre les lois et règlements de leurs prédécesseurs dont ils
disaient être en rupture !... A n'y rien comprendre pour le
commun des mortels. Or ce n'est pas suffisant, chaque métier,
chaque corporation veut être avantagé et revendique le
pouvoir. La discussion de la future loi HPST est édifiante.
Personne n'y est favorable, tous sont contre. Ça pétitionne, ça
manifeste, ça critique, ça dénigre, à croire que le rapport
Larcher a été le fruit de son seul signataire !...
Face à cette cacophonie, la ministre, Roselyne
Bachelot-Narquin, fait front, mais est obligée d'édulcorer son
texte au point que celui-ci devient peu compréhensible et
surtout difficilement applicable. Comment peut-on concilier le
service public et la T2A? Comment peut-on harmoniser les
intérêts des CHU et ceux des petits CH? Comment imaginer
satisfaire les élus locaux et les personnels hospitaliers, sans
compter les revendications des usagers ? Comment permettre
aux directeurs de diriger et aux médecins d'être des
« libéraux » dans leur service ?
Seul l'horizon de l'intérêt général permettrait de mettre
tout le monde d'accord. Que nenni, le service public est réduit
à des missions, ses liens organiques se distendent.
Or qui va instruire sans bourse délier les médecins,
former les infirmières et les diverses professions ? Qui va
assurer les soins aux impécunieux, aux marginaux, aux
étrangers sans papiers ? Qui va soigner les pathologies
multiples des personnes âgées ? Qui va faire la recherche ?
Bref, qui va assurer ce qui fait l'honneur, la grandeur et la
servitude du service public ?
Pour gouverner, il faut tenir compte du réel et aller vers
l'idéal et non l'inverse. Beaucoup de nos légistes prennent
l'attitude irénique. Gouverner, c'est être patient, modeste et
expérimenté. Gouverner, c'est le goût de servir chevillé au
corps. Or il ne faut pas confondre servir et entreprendre : pour
cela, il y a le secteur privé lucratif.