FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/01/2009 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 113, décembre 2008
On ne s'émancipe pas du réel
La déconfiture de l'économie virtuelle n'est pas
discutable, pire, elle entraîne dans la débâcle l'économie
réelle. Ne doit-on pas méditer sur cette opposition entre le
virtuel et le réel ?
Que ne nous a-t-on pas rebattu les oreilles sur la
modernité d'une économie sans principe ? Certes, les courbes
de rentabilité plaidaient pour cette économie financière.
Pourquoi ne pas penser à notre médecine dont certains
voudraient qu'elle soit de plus en plus virtuelle ! En effet, à
quoi sert de voir, d'examiner le malade, si par la seule magie
de l'étude du dossier on peut établir un diagnostic... Cela
n'est pas nouveau. Il y eut des périodes dans l'histoire
médicale de l'Occident où la seule vue du patient répulsait le
thérapeute ; au mieux, on examinait le malade sans qu'il ne
se déshabille. La Révolution fit table rase de cette médecine
au bénéfice de la méthode anatomo-clinique qui reposait sur
l'anamnèse et les signes cliniques. C'était l'époque des
grands médecins : Bichat, Magendie, Laennec, Claude
Bernard et bien d'autres. L'hôpital devient alors l'auxiliaire
indispensable de l'Université médicale. Bien plus tard, Robert
Debré, inspirant la création du CHU en 1958, assurait le
triomphe de la médecine clinicienne, mais, déjà, les nouvelles
technologies de l'imagerie puis, surtout, de l'informatique et
du transfert des données numériques, laissaient apparaître la
nouvelle distanciation entre le médecin et le malade : la
clinique devenait moins importante, la sémiologie n'était plus
au pinacle des études médicales. Les systèmes de diagnostics
informatisés prenaient le relais. Le virtuel des dossiers se
substituait au réel du lit du patient. De nos jours, certains
imaginent même des robots thérapeutes.
Que tous ceux-là sachent que l'on ne s'émancipe
jamais impunément du réel : la vraie vie triomphe toujours.
La médecine n'est pas une utopie.