FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/09/2008 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 110, septembre 2008
Les dangers de la pensée globale
Penser globalement est certainement la caractéristique de l'enseignement dispensé dans les grandes écoles de la République. Cela aboutit au devoir du premier jour du concours d'entrée à l'ENA qui autorise les candidats à résoudre les questions les plus complexes le temps de la durée de l'épreuve. Ainsi, en cinq heures, la future élite dirigeante de solutionner : le chômage, la crise de la famille, la perte des valeurs, le choc des cultures, que sais-je encore ? A force de privilégier la pensée globale, que l'on assimile trop hâtivement à la synthèse, on verse dans le schématisme et l'abstraction. On accrédite l'idée que tout peut se faire par une volonté extérieure, appelée politique, sans que les individus concernés aient à prendre leur destin en main. C'est le temps des plans : plan « banlieue », plan « hospitalier », plan « école », plan « tribunaux », plan « industriel », etc. Cette façon de percevoir le gouvernement des gens accentue la césure entre dirigeants et dirigés. Ne serait-il pas temps, n'est-ce pas M. Larcher, qui êtes en train de concocter le énième plan « hôpitaux », de changer de logique, de comprendre que la pensée globale est à la pensée ce que la marche militaire est à la musique ? Peut-être est-ce entraînant, mais cela aboutit au pas cadencé et à la mise à mort. La pensée globale sied bien à notre époque de médiocrité. Elle est le fonds de commerce des politiciens de tous les bords, de droite, du centre ou de gauche, et des extrêmes, bien entendu. L'action locale n'est jamais identifiée comme valorisante, sauf si elle est l'émanation d'une administration territoriale ; laissez donc aux gens de la base les moyens de s'exprimer et efforcez-vous de les aider dans leurs initiatives, c'est de là que jaillit toujours la solution. Le bon sens n'est peut-être pas « brillant » pour animer un plateau de télévision, mais il a fait la richesse de la France, pays jusqu'alors de la mesure, de la pondération et de l'initiative individuelle.