FICHE TECHNIQUE | |
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Parution | 01/04/2008 |
Rayon | |
Collection | Le bulletin juridique du praticien hospitalier |
Format | 0x0 mm |
Nbre de page | 0 pages |
Le Bulletin juridique du praticien hospitalier
numéro 107, avril 2008
La santé ne relève pas d'un système
Il n'est plus un texte officiel, qu'il soit gouvernemental ou parlementaire, qui ne fasse référence à la notion de système pour parler de la santé ou de l'offre de soins. La santé, comme l'offre de soins, ne relève pas du concept de système dont l'origine est eschatologique, et qui fut appliqué ensuite aux mathématiques et à l'industrie pour qualifier des processus de productions complexes à mettre en oeuvre. La santé, fut-elle publique, n'a rien d'un système ; sinon, on pourrait enfermer les individus dans une logique qui leur serait largement imposée ! La santé est un objectif poursuivi par une population auprès de laquelle les pouvoirs publics ont à oeuvrer par l'éducation, la culture, la prévention et, éventuellement, la répression dans les cas les plus extrêmes. Quant à l'offre de soins, si elle relevait d'un système, cela sous-entendrait que le rôle de tous les opérateurs de soins serait déterminé à l'avance sans qu'ils puissent être sanctionnés pour leurs échecs ou promotionnés pour leurs succès ! On serait alors dans un monde prédéterminé où chacun devrait agir selon une « feuille de route » fixée par les pouvoirs publics. Cela apparaît peu vraisemblable et certainement pas souhaitable. La liberté est un bien trop précieux pour être ligoté sous des prétextes fallacieux, dont celui de vouloir le bonheur de chacun, éventuellement malgré lui. La liberté suppose le libre arbitre qui fonde nos sociétés occidentales bâties sur l'autonomie de l'individu. La notion de système va à l'encontre de ces idées. Il serait opportun de le comprendre avant de rabâcher des phrases toutes faites.